La très récente nomination au secrétariat d’Etat « à l’égalité femmes-hommes » de Marlène Schiappa est inquiétante à plus d’un titre, tant par le passé militant de cette dame, proche de la Libre Pensée et de la gauche laïciste anti-religieuse, que par ses prise de position publiques.
L’on apprend ainsi que Marlène Schiappa a adressé un soutien explicite par lettre officielle aux Femen inculpées d’exhibition sexuelles, dans laquelle elle « s’interroge sur le sens du délit d’exhibition sexuelle », et « regrette que la persistance de stéréotypes sexistes conduise notre société à considérer […] la nudité des femmes comme offensante, quand celle des hommes est vue comme militante », ce qui ressortit à une mauvaise foi partisane outrancière. Pour qu’il n’y ait aucune ambiguïté, la secrétaire d’Etat légitime l’action des fanatiques Femen en la rattachant aux droits des femmes « à disposer librement de leur corps » et les assure de sa « détermination à combattre, dans [ses] fonctions ministérielles et [son] engagement militant, tout ce qui peut faire obstacle à l’exercice de ce droit et de cette liberté inaliénable ». Un membre du gouvernement peut donc, sans rappel à l’ordre, contester une procédure de justice et cautionner, avec l’alibi du féminisme, les actions de violences hystériques des militantes Femen, en particulier les profanations de Notre-Dame et de la Madeleine pour lesquelles l’AGRIF les a poursuivies devant les tribunaux.
Mme Schiappa s’était déjà illustrée, avant sa prise de fonction, par de consternantes déclarations, en particulier devant la Fondation Jean Jaurès à l’automne 2016, quand elle osait dire que « les religieux s’entendent entre eux » pour opprimer les femmes, opposent à l’avortement « un pseudo-droit à la vie », que la Doctrine sociale de l’Eglise tend à limiter les droits des femmes. Mais elle va plus loin encore dans l’ineptie, elle qui se veut pourfendeuse du « joug religieux », conforme en cela à l’esprit d’athéisme radical de la Libre Pensée : les messes diffusées sur France 2 sont une « infraction à la loi de 1905 » et propagent l’idée qu’il y a une « inégalité naturelle, de substance, entre les hommes et les femmes ». Cette risible énormité prouve bien que Mme Schiappa, dans une ignorance crasse tant du texte de la loi de 1905 que des religions, voue à ces dernières une haine idéologique systématique, en particulier au christianisme qui n’attire aucunement sa mansuétude, au contraire de l’islam des « quartiers populaires » et des « mères qui accompagnent les sorties scolaires voilées ».
C’est en effet dans une lettre ouverte à Manuel Valls, en 2014, que Marlène Schiappa affirmait que les « quartiers populaires » (comprendre les banlieues islamisées) ne sont pas antisémites, et avançait cette démonstration stupéfiante : « L’article 1er de la loi de 1905 prévoit que la République « ne reconnaît, ne salarie, ne subventionne aucun culte ». Ni plus ni moins. Interdire le voile c’est reconnaître le voile comme signe religieux, donc reconnaître une religion, interdire le voile à l’école est donc contraire à la loi de 1905. » Selon Mme Schiappa, la loi de 1905 interdit de reconnaître l’existence même des religions ! Il faudrait donc laisser libre cours à tous les signes religieux, ce que par ailleurs elle contestera fermement ! Ce propos hallucinant lui a été rappelé à juste titre par l’essayiste Alain Finkielkraut et montre que, derrière le laïcisme anti-religieux, se cache aussi une sourde complaisance pour l’islam, religion des « quartiers métissés» que cette adjointe au maire du Mans vante tant.
Ces différentes prises de position conduisent l’AGRIF à demander la démission de la secrétaire d’Etat. Il n’est en effet pas concevable qu’un membre du gouvernement de la France puisse, ne serait-ce que verbalement, adhérer à une idéologie anti-religieuse totalitaire. L’AGRIF étudiera tous les moyens de recours contre Mme Schiappa et incite ses sympathisants et adhérents à signer la pétition de l’Observatoire de la Christianophobie.
Bernard Antony, président de l’AGRIF, et Pierre Henri, responsable de la communication