« Une société qui a édifié pareil chef d’œuvre ne pouvait être obscurantiste comme on a trop voulu nous le faire croire ! »
Alors qu’il longeait les quais ce fut avec cette réflexion comme un jaillissement de lumière qui emplit un jour au début du XXème siècle l’esprit du jeune Henri Charlier qui deviendra un grand penseur et un grand artiste chrétien. Il avait marqué le pas pour non pas simplement regarder mais déjà saisi d’admiration pour contempler Notre Dame de Paris.
Jusque là élevé dans une famille de francs-maçons athées et anticléricaux acharnés il allait, comme celui qui deviendra son ami, Charles Péguy, entrer en conversion au catholicisme.
Dieu peut faire du mal un bien : devant le spectacle de Notre-Dame, hier martyrisée, ravagée par les flammes, ont coulé les flots de larmes d’une immense affliction en France et partout dans le monde, et pas seulement celle des catholiques.
Notre-Dame de Paris aujourd’hui demeure, grâce au formidable courage, grâce à l’héroïsme des pompiers de Paris.
Au fil des ans, dans tout le savoir de leurs métiers et de leur art, de leurs traditions sauvegardées, architectes et compagnons panseront ses blessures. Mais elle demeurera inéluctablement marquée en quelques endroits, balafrée peut-être comme l’icône de la vierge protectrice de Czestochowa.
Mais, comme Charles Péguy, comme Henri et André Charlier, des incroyants, des agnostiques, des athées, découvriront le secret de sa splendeur, par leurs yeux jusque là ignorée.
Car, comme l’écrivait Henri Charlier : « L’art, surtout chrétien, est chargé de lever le voile qui cache à l’esprit les grandeurs de l’esprit ».
On peut espérer, on peut croire que parmi ceux qui, à notre époque, n’ont cessé en France de tourner ignoblement en dérision l’Église, le Christ et Notre-Dame avec les pires déjections-exécrations blasphématoires, avec toute la haine profanatrice des misérables femen ou celle de forcenés jihadistes, il y en aura pour regretter et se tourner vers Marie, Mère de Dieu.