Entre Simone Veil et Simone Weil, nous avons depuis longtemps choisi.

Je ne suis pas toujours d’accord, notamment sur la loi Giscard-Chirac-Veil, avec Marine Le Pen et Gilbert Collard. Mais j’approuve totalement ce qu’ils ont dit des abrutis racistes et antisémites qui ont agressé Alain Finkielkraut, dont je partage depuis longtemps son affection pour Charles Péguy et certaines analyses sur les dérives de l’esprit public.

On attend avec impatience de savoir si, comme cela semble probable, ces agresseurs sont de la mouvance de « l’ultra-gauche » ou d’une « extrême-droite » ultra-gauchisée ou tout simplement de l’islamo-gauchisme dont l’inénarrable Benjamin Griveaux, qui n’a jamais entendu parler d’Houria Bouteldja, dit ne pas savoir ce que c’est !

Cela dit, n’est-il pas odieux de déverser médiatiquement, comme on le voit et l’entend sans cesse, de malhonnêtes et même monstrueux amalgames entre les antisémites et les défenseurs du respect de la vie innocente, qu’il s’agisse de dire non à la massive banalisation de l’avortement ou de celle de l’euthanasie ?

Le régime nazi ne fut-il pas ardemment prosélyte et atrocement acteur de l’extermination de petits enfants handicapés, face à laquelle se dressa l’héroïque évêque Monseigneur Clemens August Von Galen, bientôt appelé « le lion de Münster » parce qu’il faisait rugir Hitler ?

Mgr Galen a été béatifié par Benoît XVI.

Actif promoteur de l’avortement et de l’euthanasie, et des manipulations génétiques, Hitler n’était-il pas aussi quelque peu antisémite ?…  

 Inversement, il y a quelques années, lors d’une immense marche pour la vie à Washington, je fus heureux d’y constater la sympathique présence de nombreux et courageux rabbins, et notamment de l’un d’entre eux, superbe orateur, qui traita avec beaucoup d’affliction du cas de leur coreligionnaire française Simone Veil.

C’est avec consternation que j’ai encore appris hier au soir sur une chaîne en continu l’idée saugrenue, déjà médiatiquement répandue notamment par M. Daniel Cohn-Bendit, de sculpter désormais les bustes de Marianne sous les traits de cette dernière.

Déjà que l’avortement est de plus en plus tristement érigé en valeur sacralisée, n’y a-t-il pas là une annonce de divinisation de Simone Veil à la façon de l’antiquité romaine ?   De quoi être jaloux pour messieurs Giscard d’Estaing et Chirac dont la loi sur l’IVG porte tout de même le nom avant celui de madame Veil !

Mais pour ce qui est de nous, ne niant certes nullement la part d’héroïsme de Simone Veil, rescapée de l’enfer nazi, et triste pour elle du rôle que lui firent jouer messieurs Giscard et Chirac, nous continuerons plus que jamais à lui préférer Simone Weil, l’admirable militante, philosophe, mystique et résistante, ayant rejoint la France Libre, morte à Londres en 1943 et dont l’essentiel de l’œuvre a été rééditée chez Gallimard (collection Zuarte).

Bernard Antony

 

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