Toute une journée a été consacrée ce 29 avril, au tribunal correctionnel de la ville rose, au procès de Mohamed Tataiat l’imam algérien de la grande mosquée de Toulouse.
Dans un long prêche en arabe prononcé et filmé le 15 décembre 2017, l’imam avait cité en effet un hadith du traditioniste sunnite al-Bokhari, ainsi traduit dans l’œuvre des plus grands islamologues de l’école des langues orientales (O.Houdas-et W.Marçais-chapitre 94). Titre 46) : « D’après Abou-Hourayra, l’envoyé de Dieu a dit : « L’heure du jugement n’arrivera pas avant que vous n’ayez combattu les Juifs, et à tel point que la pierre derrière laquelle s’abritera un Juif dira « Musulman ! Voilà un Juif derrière moi, tue le ! » » ».
Rappelons que les hadiths sont les « faits et gestes » du prophète islamiquement authentifiés par une « chaîne de transmission » (en arabe isnad) et que par exemple, cette citation est également rapportée par 23 autres traditionistes (Abdallah-ben-Omar, etc…)
Le moins qu’on puisse dire c’est que les explications embrouillées de Mohamed Tataiat relevèrent d’un surréaliste salmigondis, prétextant que son prêche avait été « mal compris », « sorti de son contexte ».
Tataiat, qui est en France depuis 33 ans, prétextant ne pas pratiquer la langue française, avait exigé un traducteur !
Quoiqu’il en soit, au grand dam de Madame le procureur, on ne peut par exemple jamais savoir si Tataiat, évoquant le « contexte » de la citation du hadith en question, parlait de l’ensemble de son prêche ou de l’époque à laquelle il avait été prononcé ( au moment du transfert de l’ambassade des Etats-Unis à Jérusalem), ou encore de la perspective de la fin des temps ne pouvant arriver, à bien lire le hadith, avant que les Musulmans n’aient tué les Juifs.
Tataiat s’affirma ainsi, avec les traductions floues de son interprète, comme artistiquement expert en esquive, en réponses à côté, sorte d’ingénu surpris de ce qu’on lui fasse la méchanceté de lui imputer de citer le hadith dans lequel même les pierres invitent à tuer les Juifs, pour une autre intention qu’une volonté de paix, d’amour et de tolérance. Ce que martela un de ses témoins, professeur de mathématiques lançant : « Tout le monde sait que l’imam est très modéré ».
Bien sûr, bien sûr…
Les mots de Mahomet : « Voilà un juif derrière moi, tue le » relèvent en effet indubitablement d’un grand sommet de modération de ce prophète célèbre pour avoir lui-même, selon les hadiths et la Sira, égorgé à Médine un millier d’hommes de la tribu juive des Banu Qurayza, ligotés, décapités, précipités dans de grandes fosses.
Mais ni le président Bonhomme, ni madame le procureur Alix-Marie Cabot-Chaumeton, ni même les avocats des organisations juives, la plupart plutôt pertinents dans leurs propos, ne semblaient néanmoins avoir assez de connaissance en hadiths pour demander au cheik-imam-mufti Tataiat si par hasard il n’y avait pas une certaine continuité dans l’exhortation du prophète à tuer le juif et l’exploit du massacre des Qurayza massacrés, précipités dans les fosses creusées sur la place du marché de Médine.
Madame le procureur avait, il est vrai, tenu à marteler que le procès ne pouvait être « ni d’ordre religieux, ni d’ordre politique » mais strictement mené sur un plan juridique…
Position évidemment intenable mais affirmée pour que l’islam ne soit surtout pas mis en cause dans les débats.
Une fois interrogé par le tribunal, Maître Jérôme Triomphe fut le premier des avocats à poser clairement, courtoisement, à Mr Tataiat des questions visant à éclairer davantage les magistrats. Et notamment, puisque ce dernier avait placé le rappel du Hadith en question dans une nécessité de docte enseignement de la doctrine islamique sur les fins dernières, sur ce qu’il enseignait sur la destinée dans l’au-delà pour tous les non-musulmans.
Son interprète traduisit sa réponse selon laquelle cela était du ressort d’Allah.
Or aussi bien le Coran (qui est du ressort d’Allah, non ?) que les Hadiths, que tous les docteurs et oulémas de l’islam affirment, sans exception, que ceux qui n’auront pas choisi la vraie religion iront tous en enfer.
Cela est par exemple clairement écrit dans le chapitre « Notions de base » de « l’initiation à l’islam » de la Mosquée de Paris : « Croyants et incroyants ne peuvent pas être égaux : les uns vont au Paradis et les autres en Enfer : mais il s’agit là de l’au-delà. Mais généreusement, avec une grande tolérance comme celle de l’imam Tataiat, il est écrit : »Quant à la vie d’ici-bas, les juristes musulmans ont préconisé depuis toujours la plus grande égalité possible (c’est-à-dire compatible avec la foi)…
Maître Triomphe, pour ne pas prendre trop de temps eut la bonté de ne pas demander à l’imam, en service à Toulouse, quoique fonctionnaire de l’Etat algérien, quelle était l’état de la liberté religieuse en Algérie ?
Mais de ses questions, posées sans l’ombre d’une recherche polémique le plumitif Jean Cohadon de la Dépêche du Midi (en vérité bien plutôt « Dépêche du dhimmi ») a restitué ce 29 juin que : « l’Agrif était venue cracher son venin extrémiste anti-islam» (sic !)
Sans aucun doute, pareille assertion, digne de la Pravda des grandes années staliniennes lui vaudra beaucoup de considération dans la presse islamiquement correcte, mais elle ne mérite de notre part que commisération.
Les plaidoiries des avocats des organisations juives furent pour la plupart de qualité, non sans être souvent empreintes d’une émotion compréhensible en cette ville de Toulouse marquée en mars 2012 par l’atroce tuerie, perpétrée par l’islamiste à la double nationalité ( algérienne et française) Mohamed Merah, de trois petits enfants juifs et d’un enseignant juif à la sortie de l’école Ozar Hatorah (sans oublier l’assassinat d’un militaire à Toulouse et de deux autres à Montauban).
Mais au lieu d’essayer de répliquer à la plaidoirie de Maître Triomphe, deux des trois avocats de l’imam Tataiat, ne se grandirent pas par leur façon de réagir :
– Pour le premier, Maître Jean Iglesis, point médiocre dans l’ensemble mais émettant d’hallucinantes et ineptes considérations de religions comparées ;
– Pour le second, Maître William Bourdon, bouillant de haine idéologique contre l’Agrif et son président n’émettant la moindre esquisse de réfutation de notre islamologie sans haine, il ne parvint contre l’Agrif et Bernard Antony qu’à la plus éculée des injures gauchistes les plus pavloviennes : « Fachiste ! » sic. Ce que ce dernier eut tôt fait d’arrêter par quelques mots qui s’imposaient.
Car ce n’est certes pas à l’Agrif que l’on invoque les grands héros cités par le mufti Tataiat: le cheik Ahmed Yassine, un des fondateur du Hamas ou encore l’idéologue islamiste al Zahiri tous deux admirateurs de Hussein Amal-Al-Husseini, le grand Mufti de Jérusalem, grand ami d’Adolf Hitler.
Il avait sans doute échappé aussi à l’imam si modéré Mohamed Tataiat que, comme le rappela judicieusement un des avocats des organisations juives, le Hamas a fait figurer dans l’article 7 de sa charte le fameux Hadith faisant l’objet du procès de ce 29 juin 2021.
On comprenait mieux hier pourquoi le si prudent docteur Dalil Boubakeur de la grande Mosquée de Paris, après avoir dans un premier temps défendu l’imam Tataiat mais ayant mieux analysé ses propos, n’avait finalement pu que le désavouer.
Très possiblement, sinon probablement, il sera fait appel, par l’une ou l’autre des parties, du jugement qui sera prononcé sur le procès de Toulouse.
On peut faire confiance à l’Agrif pour développer, toujours sans crainte et sans haine pour les personnes des musulmans, les considérations qui s’imposent pour que, hors de tout double langage, soit dite la vérité sur l’idéologie politico-religieuse de l’islam et la réalité funeste de la plupart de ses Etats, et d’abord de l’Algérie.