Pari réussi pour le désormais candidat Eric Zemmour. Le mode opératoire de son lancement de campagne aura été marqué par l’humble originalité de ne pas, comme tous les autres, faire semblant de parler sans notes alors que leur discours défile sur un « prompteur ». Ce qui ne trompe plus personne.
Pas de faux semblant : par la lecture de son texte écrit, Zemmour a joué la carte de captiver l’attention sur le fond plus que par une forme convenue, dix ou cent fois retouchée. Pas d’artifice donc et encore moins de feu d’artifice mais la précision d’une pensée méditée sur l’enjeu de cette élection qui n’est rien d’autre que la survie de notre patrie. Ce fut, comme le note Guillaume Tabard, pour la première fois la modernité d’une entrée en campagne via Youtube et les réseaux sociaux.
Et selon nous, on vérifiera dimanche, avec son meeting au Zénith de Paris, que cela a porté.
Bien sûr, Zemmour a repris hier quelques-unes de ses coutumières références à son « roman national ». Je n’étonnerai aucun des lecteurs de ce blog en rappelant que, Zemmourophile mais non zemmourolâtre, je ne partage pas son jugement sur le rôle du général De Gaulle. Je concède volontiers que ce dernier tint un rôle éminent dans la tragédie française de la seconde guerre.
Mais à ce jour, la France n’a pas connu plus grande tache sur son drapeau que celle de l’ordre imposé du plus haut à son armée victorieuse en Algérie de demeurer l’arme au pied dans ses casernes tandis que par milliers nos compatriotes chrétiens, juifs et musulmans étaient livrés aux plus atroces sévices de la soldatesque FLN et de la lie de la population.
Crime contre l’humanité de non-assistance délibérée à population abandonnée au pire le 5 juillet 1962 à Oran, les femmes par centaines, violées, déportées vers les lieux de plaisir de la racaille fellagha, les cris de désespoir de beaucoup sont audibles dans plusieurs cantonnements de nos troupes assignées à la honte. Quant aux hommes enlevés, on sait quel fut leur sort dans les abattoirs de la ville… Et suivront les mois suivants les supplices de nos harkis génocidés. Du moins, sur ce chapitre terrible de notre histoire, Zemmour a-t-il quelques fois concédé que c’était là un atroce côté machiavélien de ce général auquel, nous le reconnaissons volontiers, la Providence n’avait pas mesuré les dons.
Pour le reste, oui, Zemmour a raison de placer son combat dans la continuité des grands sauveurs de notre histoire. Des misérables ignorants lui reprochent d’avoir sur le rôle du maréchal Pétain tenu des propos hétérodoxes. Il suffit pourtant de relire ce qu’écrivait la grande historienne et politologue juive Annie Kriegel (éditorialiste au Figaro et dans les hebdomadaires israélites) dans son livre de Mémoires « Ce que j’ai cru comprendre ».
Nul ne s’est alors avisé de malmener Annie Kriegel ou plus tard notre ami François-Georges Dreyfus comme Zemmour aujourd’hui. Reprenant ce que chantait le si bon poète juif Guy Béart, « le poète a dit la vérité, il doit être exécuté », on aurait pu écrire : « Le journaliste a dit la vérité, il doit être exécuté ». Mais Zemmour a aujourd’hui de quoi se défendre. Et notamment en sachant tacler autant qu’il le faudra les journalistes de TF1 qui hier ont commis le misérable procédé de ne pas lui poser la moindre question sur son programme pour lui reprocher ensuite de ne point en avoir, alors qu’on l’a maintes et maintes fois entendu développer ce qu’il faut, vitalement, faire pour notre instruction nationale, pour revitaliser notre industrie, notre agriculture, redonner force et conviction à notre armée, à nos forces de police. Et pour sauver notre espace ultra-marin, en premier lieu la Nouvelle-Calédonie.
Pour terminer, le triste constat de l’alignement dans son éditorial de ce jour dans le Figaro de Vincent Trémolet de Villers sur les plus médiocres zemmourophobes. Quel est donc le secret de son méchant acharnement au point d’évoquer les « provocations délétères » (sic !), le « poison du désespoir » (resic !), « l’absence préoccupante de doute » (ça, il faut l’écrire !) qui, selon lui, caractériserait Éric Zemmour ?
Toujours est-il que, pour ce qu’il en est de Monsieur Vincent Trémolet de Villers, nous n’avons guère de doute aujourd’hui. En quelques mots, la boursouflure de son jugement plein de fiel sur Éric Zemmour ne permet guère de mansuétude. C’est un triste alignement sur les meutes des chacals de la pensée inique ! Il nous avait habitués à mieux. Mais à la réflexion, cela ne nous étonne pas. Quant à nous, plaise à Dieu que nous ne hurlions jamais avec les loups.